Plongée dans la reconnaissance d’étiquette des applications vin

9 avril 2025

Un œil numérique qui ne loupe rien : le principe de fonctionnement

La reconnaissance d’étiquette repose sur un principe relativement simple (en apparence) : capturer une image à l’aide de l’appareil photo de votre smartphone, la comparer à une gigantesque base de données de bouteilles, et vous fournir une réponse en quelques secondes. Pour y parvenir, les applications utilisent des technologies de vision par ordinateur, c’est-à-dire l’art de rendre une machine capable “de voir”.

Quand vous prenez une photo de l’étiquette, l’application commence par analyser les éléments visuels qu’elle contient : typographie, couleurs, logo, images emblématiques (château, vigne, etc.). Ensuite, elle effectue une recherche ultra-rapide dans une base de données où des millions d’étiquettes sont enregistrées. C’est un peu le Tinder des bouteilles de vin, sauf que là, le match est garanti à près de 95 % (voire plus pour les meilleures apps), grâce à des algorithmes affûtés.

Zoom sur le cœur de cette tech : l’intelligence artificielle et les algorithmes

À l’origine de cette prouesse, on trouve deux grandes techniques de pointe :

  • La reconnaissance d’image avec les réseaux neuronaux convolutionnels : Ces réseaux, appelés CNN pour les intimes (Convolutional Neural Networks), sont des architectures mathématiques qui s’inspirent du fonctionnement du cerveau humain. Leur but ? Analyser des images en profondeur en détectant des motifs précis comme les lettres, les textures ou les logos. Chaque détail compte.
  • Le machine learning : Les bases de données ne sont pas figées, elles évoluent constamment. Plus les utilisateurs scannent d’étiquettes, plus les algorithmes s’affinent et s’enrichissent de nouvelles informations. Quand vous utilisez une app comme Vivino ou Wine-Searcher, vous contribuez, parfois sans le savoir, à l’amélioration de ce système.

Quid des performances ? Quelques chiffres à déguster

Vous vous demandez peut-être à quel point ces applications sont précises ? Voici quelques stats qui vous donneront une idée :

  • Dans les applications bien rodées, le taux de réussite de reconnaissance dépasse souvent les 95 % pour les étiquettes les plus courantes ou populaires.
  • La base de données de Vivino, par exemple, contient plus de 17 millions de vins référencés, ce qui en fait la plus grande au monde (début 2023).
  • En moyenne, une application prend moins de 2 secondes pour scanner, analyser et fournir des informations enrichies sur l’étiquette.

Bien sûr, la reconnaissance est loin d’être infaillible. Les étiquettes abîmées, mal éclairées ou trop minimalistes peuvent poser problème. Personne n’a encore trouvé la recette idéale pour scanner à la perfection une bouteille portée disparue dans votre cave…

Les étapes concrètes du scan : quand tech et pratique se rejoignent

La capture de l’image

Tout commence avec une photo. Plus celle-ci est claire et bien cadrée, plus l’application aura de facilité à la décrypter. Astuce : évitez les reflets de lumière, les angles acrobatiques ou une main tremblante sous l’effet d’un peu trop de dégustations…

L’analyse visuelle

La photo est décortiquée comme un tableau au microscope. Les formes, les couleurs, le texte (grâce à l’OCR, reconnaissance optique de caractères) sont identifiés un à un.

La recherche dans la base de données

Une fois une “empreinte numérique” de l’étiquette générée, l’application effectue une recherche dans sa bibliothèque d’images. Pensez-y comme une énorme bibliothèque où chaque livre est une étiquette de vin. Et oui, un vrai trésor numérique !

L’affichage des résultats

Si l’app trouve une correspondance (ce qui est très souvent le cas), elle vous fournit non seulement le nom du vin, mais aussi des notes, des avis d’autres utilisateurs, des accords mets-vins et même où l’acheter. Un petit assistant sommelier, directement dans votre poche.

Mais qu’en est-il des limites ? Tout n’est pas si simple...

Si ces technologies sont impressionnantes, elles ont leurs faiblesses :

  • Les étiquettes génériques : Certains domaines créent des séries sur mesure, avec des éditions limitées qui ne figurent pas forcément dans la base de données.
  • Les designs similaires : Deux domaines peuvent avoir des étiquettes très proches (même château, même logo), ce qui peut entraîner des confusions.
  • L’environnement : Une mauvaise lumière ou un reflet peut fermer les portes de l’identification.

Et on touche là à une des principales critiques : la dépendance totale à la qualité de la base de données. Si elle est mal alimentée ou mal classifiée (typiquement sur des vins de niche ou très anciens), vous risquez de tomber sur un échec. Or, rien ne frustre plus un amateur de vin que de ne pas pouvoir retrouver un domaine qu’il a adoré.

Reconnaissance d’étiquette : un outil qui change la donne

Alors, la reconnaissance d’étiquette, gadget ou véritable révolution ? Si vous demandez à un amateur de vin un peu geek, il vous dira que c’est probablement une des innovations les plus pratiques arrivées sur smartphones ces dernières années. Ces applications ne se contentent pas d’identifier un vin : elles racontent son histoire, vous connectent à des avis d’autres consommateurs, et vous invitent parfois même à l’acheter directement.

Pour moi, le vrai pari, c’est d’allier technologie et plaisir. Parce que oui, un verre de vin, ça reste avant tout une rencontre humaine, une émotion. Et ça, aucun algorithme ne pourra le remplacer.

Alors, la prochaine fois que vous tomberez sur une bouteille intrigante, sortez votre appli préférée, scannez l’étiquette, et laissez-vous surprendre. Qui sait, votre prochain coup de cœur se cache peut-être derrière un clic ?

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